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© Brigitte Laurendeau
| L'auteur, Patrick Kermann
Patrick
Kermann, né en 1959 a écrit depuis le début des années 80
pour le théâtre et l'opéra. Agrégé d'Allemand il a également
traduit des romans et du théâtre. Parmi toutes ses
pièces mises en scène depuis, citons : - Les tristes champs d'asphodèles. - De quelques choses vues la nuit - The Great Disaster
La mastication des Morts, "Oratorio in progress" écrite en 1999 est sans doute la plus connue de ses oeuvres.
Patrick Kermann est décédé en 2000.
| La pièce
De
retour dans son village dans le sud de la France, Patrick
Kermann se souvient du passé, des ragots, des
intrigues, de l’Histoire. C’est sa visite au cimetière
qui lui donne l’idée d’écrire ce tissu de textes.
La
Mastication des morts se compose ainsi de plus de 200 épitaphes
comportant les noms, les prénoms, les années de naissance et de décès
des habitants du village, le récit de leur vie, une anecdote, une
pensée, une réflexion… Les morts mastiquent,
dialoguent entre eux de tombe en tombe, ou parfois dans un
même caveau ; ils sont réunis pour toujours dans ce cimetière,
ressassant à l’infini leurs regrets, leurs joies, leurs inimitiés, tissant un lien entre les petites et la grande Histoire.
Chacun
des acteurs a choisi plusieurs personnages, plusieurs morts à jouer.
Il a donc fallu tisser un lien entre ces éléments qui semblaient
plutôt disparates. Je me suis servi de la pièce comme d’un
matériel mouvant, recomposant intégralement l’ordre des scènes
pour en donner un sens, mon sens. Dans ce dispositif, la mort n’est
qu’une image, à la fois brutale et lointaine, évanescente et
insistante, répétitive et anesthésiante. En banalisant la mort,
notre époque l’escamote, la rend insignifiante, presque inutile.
Elle n’a plus rien d’un événement humain fondamental,
communautaire, rituel, culturel. On oublie un peu trop facilement
que, de notre naissance à la fin de notre existence, nous vivons
dans l’incessante compagnie des morts, qu’ils sont des milliards
à parler en nous, à travers nous, pour nous. Nous oublions que nous
sommes des morts en sursis, et ce faisant, nous vivons amputés d’une
moitié de nous-mêmes. Avec La
Mastication des morts,
je veux essayer de prendre le contre-pied de tout cela et ramener la
mort au cœur
de la vie. Le matériel
offert par le texte est jubilatoire et drôle. On
y trouve des philosophes, des râleurs,
des hédonistes, des orgueilleux, des obsédés,
des révoltés, autant de caractères, de
personnalités que nous rencontrons au quotidien ; en cela, ces morts
sont bien en vie.
Laurent Bellambe
« Car y z’ont beau dire on est plus nombreux que les autres là-haut. » |
 | La compagnie
C’est avant tout un élan, un désir de continuer l’aventure ensemble.
Nous nous sommes rencontrés lors de la création de La Maison d’os, de Roland Dubillard, spectacle mis en scène par Anne-Laure Liégeois. Sur cette pièce, j’assurais la fonction de collaborateur artistique d’Anne-Laure, en charge plus précisément des amateurs. Ils étaient plus
d’une quarantaine, cela a donc supposé un
travail préparatoire, non seulement physique mais aussi de cohésion.
Ce
fut une véritable rencontre, un
moment de partage fort et intense.
À la fin de ce spectacle, il nous a été impossible de nous dire que tout allait se finr là. Nous avons pris la
décision de continuer ensemble sur un
nouveau projet. La troupe Rang L Fauteuil 14 était née.
| La distribution
photo © Edmond Sadaka Mise en scène : Laurent Bellambe Collaboration artistique : Marie-Pierre Bayle Mise en mouvement : Lilou Robert
Avec :
Judith
Azuelos, Nadine
Boissier, Christian
Bordeau, Marie-Laure
Cazeau, Simone
Combier, Brigitte
Dokhan, Frédéric
Duten, Dominique
Edelin, Gilbert
Edelin, Wadiha
El Batti, Cécile
Garrigoux, Jean-Louis
Grimaldi, Jean-Michel
Larroudie, Emmanuelle
Latrille, Mika
Lesage, Béatrice
Mamdy, Stéphanie
Poisson, Laurence
Pouteau, Annie
Reed, Marc
Ricard, Sébastien
Roussel, Bruno
Tafforeau, Marie
Pierre Terris, Linda
Till.
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